Guerre d'Algérie
La guerre d’Algérie, qui s’est déroulée de 1954 à 1962, a opposé des nationalistes algériens à la France dont l’Algérie faisait alors partie. Ce conflit a durablement marqué les esprits : il mène à l’indépendance de l’Algérie et entraîne, en France, une importante crise politique qui se solde par la chute de la IVe République et l’avènement de la Ve.
Des origines qui remontent à la fin du 19e siècle :
- Intégration de l’Algérie à la France : après une longue période de conquêtes commencées par la France en 1830, l’Algérie est annexée à la France en 1848 et divisée en trois départements (Alger, Oran et Constantine) ;
- Développement de tensions entre la population musulmane et la population européenne vivant en Algérie (spoliations de terres, inégalités des droits sociaux et civiques, absence de reconnaissance du statut des musulmans engagés dans les deux guerres mondiales) ;
- Développement de tendances nationalistes après la Première Guerre mondiale qui se renforcent à la suite des manifestations violemment réprimées à Sétif et Guelma en mai 1945 : deux partis nationalistes sont formés, avant la création en 1954 du Front de libération national (FLN) qui demande l’indépendance.
Les grandes étapes du conflit :
- Élément déclencheur (1954) : le FLN organise une série d’attentats le 01/11/1954 provoquant l’envoi de renforts de police et l’arrestation de nombreux militants nationalistes par le gouvernement ; le plan de réformes de Mendès-France, visant à donner plus de droits aux musulmans, échoue ;
- Le renforcement des troupes françaises (1955-1956) : suite aux massacres dans le Constantinois (FLN) en 1955, la répression se renforce et 400 000 hommes du contingent (conscrits) partent en Algérie ; le 12/03/1956, l’Assemblée nationale vote les « pouvoirs spéciaux » pour rétablir l’ordre en Algérie ;
- Intensification des hostilités (1957-1958) : bataille d’Alger (janvier-septembre 1957), massacre de Melouza (mai 1957), constitution de la ligne Morice par la France (ligne de défense armée, juillet 1957) qui conduit à la bataille des frontières (janvier-mai 1958) ;
- La crise de mai 1958 : après la prise de pouvoir à Alger par une partie de l’armée française (13/05/1958), Charles de Gaulle instaure un gouvernement de salut public qui prône la réconciliation ;
- La nouvelle République (1958) : lors du référendum du 28/09/1958, la constitution de la Ve République est adoptée par les Français (dont la population algérienne) ; en 1959, de Gaulle encourage l’autodétermination (droit des Algériens à décider eux-mêmes de leur avenir), provoquant la réaction des partisans de l’Algérie française ;
- Vers la fin du conflit (1962) : le 18/03/1962, la signature des accords d’Évian prévoit l’indépendance de l’Algérie, soutenue par l’ONU ; le cessez-le-feu du 19/03/1962 sonne la fin de la guerre d’Algérie. Le pays deviendra indépendant le 03/07/1962.
Le conflit et l’opinion publique :
- Contrairement au conflit en Indochine, les Français métropolitains de l’époque s’intéressent à la guerre d’Algérie, à laquelle participent les soldats du contingent (à Bois-Colombes, la Ville envoie des colis aux soldats bois-colombiens) ;
- L’opinion se divise entre les partisans d’une Algérie française et d’une Algérie indépendante, le débat étant nourri par des intellectuels comme Albert Camus, Paul Ricœur ou Kateb Yacine ;
- Des actes de répression et de violence ont également lieu en France métropolitaine : répressions sanglantes à Paris d’une manifestation d’Algériens le 17/10/1961, d’une manifestation contre la guerre d’Algérie le 08/02/1962 (affaire de la station de métro Charonne) ;
- Situation difficile des « Pieds-noirs » et des Algériens musulmans (dont les Harkis) arrivés en métropole pendant ou après la guerre ;
- Ce n’est qu’en 1999 que l’Assemblée nationale reconnaîtra qu’il y a bien eu une guerre en Algérie (on parlait auparavant des « événements d’Algérie »).
Bilan des pertes humaines :
- En tout, entre 300 000 et 500 000 morts ;
- 11 morts à Bois-Colombes.