Mémorial numérique de Bois-Colombes

Les gravures d'Eugène Damblanc

Les gravures d'Eugène Damblanc

22/11/1914 – Gravure n°5 :

« Guillaume II devant Arras. Le barbare contemple son œuvre »

«Guillaume II s’était fait conduire en automobile dans le Pas-de-Calais, pour assister à la prise de la ville. Et c’est en raison de sa présence que les attaques des Allemands contre Arras ont revêtu un caractère particulièrement acharné. [...] Les artilleurs allemands ont pointé leurs gros canons sur la ville où ils ont semé inutilement la destruction et la ruine. Le kaiser s’était placé sur une hauteur d’où il pouvait apercevoir Arras et il espérait y faire une entrée triomphale mais, comme précédemment à Nancy, ses espérances furent déçues.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1248, 22/11/1914 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

10/10/1915 – Gravure n°6 : 

« Les allemands embourbés »

«Le correspondant militaire du Berliner Tageblatt décrivait l’autre jour l’état misérable des troupes [allemandes] qui, depuis trois mois, se battent [en Russie] sans trêve et sont maintenant engagées dans un océan de boue gluante où s’enlisent hommes, chevaux et convois. Elles y souffrent de la soif, de la faim et de piqûres d’innombrables mouches. [...] Que sera-ce quand le "général Hiver" fera son apparition !» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1294, 10/10/1915 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

07/11/1915 – Gravure n°7 : 

« Un peuple de héros. En Serbie, femmes, enfants, vieillards luttent contre l’envahisseur.»

«Les troupes bulgares qui ont envahi la Serbie massacrent systématiquement toute la population civile et incendient les villes et villages. [...] Toute la population s’est levée pour barrer la route à l’ennemi. Femmes, enfants, vieillards, armés de fusils, défendent leurs villages. C’est la lutte suprême, la lutte pour le foyer et pour la vie nationale.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1298, 07/11/1915 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

30/01/1916 – gravure n°8 : 

« le Taube est passé »

«Partout, quand le taube, l’aviatik ou le zeppelin ont passé, les effets de leur passage ont été les mêmes : des innocents sont tombés, atteints par les bombes jetées par les hommes du Kaiser. [...] Ces jours derniers, deux taubes ont jeté huit bombes sur Saint-Omer. Deux petits garçons qui se rendaient à l’école furent blessés grièvement. [...] Ils appellent cela faire la guerre !» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1310, 30/01/1916 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

28/05/1916 – gravure n°9 : 

« Monsieur les "hautement nobles" officiers boches à bruxelles»

«"Ils déambulent en ville, toujours en groupe, le monocle à l’œil, un gros cigare à la bouche ; ils commentent les faits d’armes de tous les fronts [...] et se cassent en deux dès qu’ils aperçoivent un supérieur. De midi à deux heures, ils inondent les restaurants ; ils choisissent les plats les plus copieux, arrosés de bons vins..." Et pendant ce temps-là, la population pressurée, volée, tyrannisée, a faim.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1327, 28/05/1916 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

25/06/1916 – gravure n°10 : 

«l’héroïque défense du fort de Vaux. Dans le cadre : portrait du chef de bataillon Raynal, commandant du fort»

«La défense du fort de Vaux restera comme l’un des épisodes les plus héroïques, les plus glorieux des combats devant Verdun. [...] Pour conquérir cette croupe (sic), l’Allemagne a sacrifié l’élite de ses soldats. S’il lui faut acheter à ce prix chaque parcelle nouvelle du sol français, le moment viendra bientôt où elle succombera d’épuisement à la tâche.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1331, 25/06/1916 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

09/07/1916 – gravure n°11 : 

« À Strasbourg. Des prisonniers français font le salut militaire à une jeune alsacienne»

«Ce jour-là, une centaine de prisonniers [français] défilaient sous la garde de soldats allemands et passaient devant la place Kléber [à Strasbourg], quand sur le trottoir passa une jolie Alsacienne en costume [...]. Spontanément [...], tous les soldats français [...] firent le salut militaire à l’Alsacienne. Et tandis que les soldats boches roulaient des yeux furibonds, la jeune fille reçut en rougissant l’hommage des frères de France qui combattent pour rendre la liberté à son pays.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1333, 09/07/1916 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

26/11/1916 – gravure n°12 : 

«l’ouvrière parisienne avant la guerre et pendant la guerre»

«Telle jolie midinette qui, avant la guerre ne savait que chiffonner la soie, tordre le laiton, manier la plume ou la fleur, vous manipule (sic) aujourd’hui l’acier, actionne (sic) les bras des leviers, fait (sic) marcher les machines à tourner, à percer, à fileter, à fraiser, à décolleter, se sert (sic) en un mot de ces outils de précision comme un vieux compagnon blanchi dans le métier. [...] Ainsi, les femmes auront rendu un immense service à la défense du pays.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1353, 26/11/1916 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine) 

24/12/1916 – gravure n°13 : 

«le colis de Noël»

«Avec quelle sollicitude on prépare le colis de Noël pour le poilu ! Chacun y met ses soins, chacun y apporte sa part : les grands-parents, la femme, les enfants. Le chocolat, les friandises, le pâté dont on se régalera dans la tranchée ; et les objets utiles, et la bonne pipe, compagne du poilu qui lui fait prendre en patience les heures de solitude et fait fuir le morose cafard.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1357, 24/12/1916 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)

04/02/1917 – gravure n°14 : 

«plaisirs d’hiver sur le front»

«La neige qui attriste nos villes sert là-bas, sur le front d’Alsace, aux jeux de nos poilus. En voici qui, après avoir modelé dans la neige les effigies du Kaiser et du Kronprinz¹ les assaillent à coups de boules de neige et se divertissent tout en se réchauffant, à lancer ces blanches grenades.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1363, 04/02/1917 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)
¹ Kaiser est le titre de l’empereur allemand Guillaume II. Son fils, le prince héritier Guillaume de Prusse, porte le titre de Kronprinz.

29/04/1917 – gravure n°15 : 

«les tanks»

«Notre machine avance de sa marche régulière et inexorable. Un fossé ! nous le franchissons ; un talus ! nous l’escaladons [...]. Notre tank ne fait pas même un effort : tout casse, tout se brise, tout est arraché. [...] Nous broyons des engins. Des grenades éclatent sur notre blindage. Nous sommes en plein sur le nid, et soudain, de vilaines têtes de Germains, l’épouvante peinte sur le visage nous apparaissent des deux côtés. [...] Ils se jettent à plat ventre, ils lèvent les bras au ciel ; quelques-uns tentent de fuir.» (Ernest Laut)

Supplément illustré du Petit Journal, n°1375, 29/04/1917 (don des Archives départementales des Hauts-de-Seine)