Mémorial numérique de Bois-Colombes

Le parcours de Claude Billand

Carte d’identité scolaire de l’Institut Gay-Lussac où Claude Billand prenait des cours de chimie, 1941
Carte d’identité scolaire de l’Institut Gay-Lussac où Claude Billand prenait des cours de chimie, 1941

(AMBC, 240 Z 4 – don de Patrick Billand).

Claude Billand est le fils de Lucien Billand et Mathilde Berthelier. Tous deux sont nés dans le département français d’Algérie (entre 1830 et 1962, l’Algérie était française), Lucien Billand le 13/08/1896 à Aïn-Abessa1, et Mathilde Billand le 01/12/1894 à Bougie (actuellement Béjaïa). Pendant la Première Guerre mondiale, Lucien Billand est incorporé au 6e bataillon du Génie d’Afrique, puis au 3e régiment de zouaves (en 1933, il sera fait Chevalier de la Légion d’honneur).

Après leur mariage le 11/03/1918, Lucien et Mathilde Billand s’installent à Rabat, au Maroc. Là, Lucien Billand, qui est géomètre, travaille pour la Compagnie chérifienne des phosphates. C’est à Rabat que naissent leurs trois enfants, Georges le 17/05/1920, Marcel le 26/05/1922, et Claude le 29/09/1923.

A la fin des années 1920, la famille Billand, accompagnée de la mère de Lucien (Marie Joséphine Billand, surnommée Mamé), quitte Rabat pour s’installer à Bois-Colombes dans un appartement situé au 21, rue Charles-Duflos, tout près de la place de la République, où grandiront Claude et ses frères. Mathilde Billand, institutrice, se met alors à enseigner à l’école Jules-Ferry à mi-temps.

Lorsque la guerre éclate en 1939, Claude Billand est étudiant. Au début des années 1940, il intègre l’Institut Gay-Lussac pour y suivre des cours de chimie. Son frère Marcel, ingénieur dessinateur, doit s’enrôler pour le Service du travail obligatoire (STO) à la fin de l’année 1942, d’abord à Bottrop dans la Ruhr, puis à Gladbach (actuellement Mönchengladbach). Marcel et Claude entreprennent alors un abondant échange de correspondance.

A la même époque, leur frère Georges (surnommé Jojo ou Jo dans de nombreuses lettres), professeur, épouse une Bois-Colombienne, Antoinette Hinsberger (surnommée Loulou) et le couple va s’installer à Olivet (Loiret) où naîtra en 1943 leur fils Philippe.

Carte de travailleur à l’atelier de jeunesse de Droittecourt (Seine-et-Oise) ayant appartenu à Claude Billand, années 1940
Carte de travailleur à l’atelier de jeunesse de Droittecourt (Seine-et-Oise) ayant appartenu à Claude Billand, années 1940

(AMBC, 240 Z 7 – don de Patrick Billand).

Certificat d’appartenance aux Forces françaises de l’Intérieur (maquis de Lorris) décerné à titre posthume à Claude Billand, 19/09/1951
Certificat d’appartenance aux Forces françaises de l’Intérieur (maquis de Lorris) décerné à titre posthume à Claude Billand, 19/09/1951

(AMBC, 240 Z 74 – don de Patrick Billand).

En avril 1943, Claude, sur les conseils de son frère Georges, devient chef de chantier au centre de jeunesse Jacques-Cœur à Bourges (il avait déjà travaillé à l’atelier de jeunesse de Droittecourt, situé à Sérifontaine dans l’Oise). Il vit alors dans le centre mais revient fréquemment passer quelques jours à Bois-Colombes pour y retrouver sa famille. C’est à cette époque qu’il entame une correspondance avec ses parents, et plus particulièrement avec sa mère.

En décembre 1943, Claude revient s’installer à Bois-Colombes. Il commence à travailler à Gennevilliers, aux usines [Kreuser2], tout en préparant le baccalauréat. Au mois de juin 1944, il quitte Bois-Colombes avec trois camarades, dont Gaëtan Micheau et André Tabèze, pour se rendre dans le sud de la France afin d’échapper au STO. Il suit ainsi Gaëtan Micheau jusqu’au hameau de Lamalayrede (près de la commune de Belvis dans l’Aude), puis continue seul son voyage dans le midi de la France, cherchant sans succès à rejoindre la Résistance. Au début du mois de juillet 1944, Claude Billand décide de quitter le sud de la France et de rejoindre le maquis de Lorris dans le Loiret où son frère Georges est chef de secteur dans la compagnie Albin. Après avoir délivré plusieurs communes au sud de la Loire et la ville de Châteauneuf-sur-Loire (Loiret), les membres du maquis de Lorris, sur la décision du capitaine O Neill, rejoignent la région parisienne le 24 août 1944 pour participer à la libération de la capitale. Le 24 ou 25 août3, Claude Billand, en défendant l’accès au pont de la Concorde, est tué par des tirs allemands en tentant d’aller récupérer le corps d’un camarade blessé, ce qui lui vaudra l’attribution de la Croix de guerre à titre posthume.

1 La famille Billand est originaire de Grentzingen en Alsace ; dans les années 1880-1890, Georges Henri Billand, le père de Lucien, rejoint l’Algérie française.
2On ignore ce que fabriquait cette usine. Dans l’une de ses lettres, Claude Billand indique : «On m’a placé devant un étau-limeur, sur lequel je rabote toute la journée des pièces d’acier.»
3Cette date est incertaine : en effet, si la plupart des documents relatifs à la mort de Claude Billand affirment qu’elle date du 25 août, son acte de décès indique le 24 août.