Mémorial numérique de Bois-Colombes

Observations sur la transcription

Arrivée d’un camion de ravitaillement sur la place de la République, 1942 (AMBC, 3 FI 297).
Arrivée d’un camion de ravitaillement sur la place de la République, 1942 (AMBC, 3 FI 297).

Le Maire de Bois-Colombes, Edouard Fillon, est placé au centre.

Fausse carte d’identité de Marcel Voyer (au nom de Marcel Rousseau), réalisée après son retour du STO, 1942
Fausse carte d’identité de Marcel Voyer (au nom de Marcel Rousseau), réalisée après son retour du STO, 1942

(AMBC, 241 Z 4 – don de Marcel Voyer).

Si la correspondance entre Claude Billand et sa famille (essentiellement son frère Marcel et sa mère Mathilde) plonge le lecteur dans la vie d’une famille bois-colombienne au milieu du 20e siècle, elle peint aussi un tableau de Bois-Colombes pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans ses lettres, Claude Billand évoque en effet les bombardements qui ont touché Bois-Colombes en 1943, le rationnement, le ravitaillement de la population, ou encore les abris anti-aériens.

De nombreuses allusions sont également faites au Service du travail obligatoire. A ce sujet, les lettres mettent en évidence plusieurs types de situation : celle de Marcel Billand, qui a dû s’enrôler dès le départ et que Claude décrit fréquemment comme un «exilé». Celle de Georges Billand, qui, étant jeune marié et père de famille, est exempté du STO. Celle de Claude Billand, qui, pour échapper au STO, préfère quitter la région parisienne («Ce sera tellement mieux que de se faire prendre comme un «nigaud» par les Chleuhs», écrit-il alors à sa mère). Celle, enfin, de son ami Marcel Voyer, qui, envoyé à Berlin dès la fin de l’année 1942, parvient à revenir temporairement en France grâce à une fausse permission et, de là, à s’échapper en Normandie où il restera jusqu’à la fin de la guerre.

Enfin, la correspondance de Claude Billand évoque, à partir de l’été 1944, la Résistance et le maquis, que ce soient les maquis du midi de la France, où règnent, selon lui, une «inefficacité certaine», ou le maquis de Lorris où il rejoint ensuite son frère Georges, et dont il décrit l’ambiance fiévreuse («le monde s’est mis en effervescence») alors que le débarquement allié en Normandie annonce la Libération.

Portrait de Claude Billand, probablement dans le square de la République (actuel square Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny), vers 1944
Portrait de Claude Billand, probablement dans le square de la République (actuel square Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny), vers 1944

AMBC, 240 Z 1 – don de Patrick Billand).

Les lettres présentées ici ne forment qu’une partie de la correspondance entretenue par Claude Billand en 1943 et 1944. Seules les lettres évoquant directement la Seconde Guerre mondiale et son parcours jusqu’à la Libération ont été sélectionnées. C’est pourquoi, certaines lettres sont très éloignées dans le temps. En réalité Claude Billand écrit à son frère Marcel ou à sa famille restée à Bois-Colombes (lorsqu’il est à Bourges) presque chaque semaine.

L’ensemble de cette correspondance présente Claude Billand comme un jeune homme déterminé (voire parfois exalté), fortement attaché à sa famille dont il demande constamment des nouvelles, et qui commence à se tourner vers la religion (son frère Marcel parle d’une « crise de foi »). Avant son départ pour le maquis, il évoque souvent la peine, voire la honte, qu’il ressent face à sa vie « ordinaire » dans cette période troublée « Continuer la vie que je mène en ce moment c’est me pourrir encore plus » explique-t-il à Marcel dans une lettre écrite juste avant son départ vers le sud de la France.


Le symbole […] indique un passage illisible. Les termes, parties de terme ou groupes de termes entre crochets ([terme]) sont difficillement lisibles et leur transcription est donc incertaine. Les termes entre parenthèses (…) font en revanche partie du texte original.
Il arrive que la fin d’une lettre, par manque de place, « déborde » sur le début de cette même lettre. Cette situation est alors indiquée par une note de bas de page.
Pour le confort de la lecture, les fautes d’orthographe ont été corrigées et les abréviations les plus courantes développées. Les abréviations et termes spécifiques sont expliqués dans le lexique ci-après.
Le nom de l’expéditeur et du destinataire de la lettre, ainsi que la date de celle-ci, sont indiqués en haut de chaque page de la transcription.
Les notes de bas de page ont été rajoutées par le transcripteur et n’appartiennent pas au carnet d’origine.