Le parcours de Georges Bardoux
Georges Henri Victor Bardoux est né le 27 septembre 1924 à Bois-Colombes. Son père, Louis Victor Bardoux, né en 1896 à Paris, vit à Bois-Colombes avec ses parents et sa sœur depuis 1912. En 1923, Louis Bardoux, devenu commis d’hypothèque, épouse Louise Henriette Quintin1, née en 1905 à Paris, dactylographe. Le couple s’installe provisoirement avec la famille de Louis au 29, rue des Halles2 à Bois-Colombes, où naîtra leur fils aîné, Georges. Après la naissance de leur fille Christiane, en 1928, Louis et Henriette Bardoux déménagent au 9, avenue Emilienne puis, en 1931, s’installent au 22 bis, de la rue de la Renaissance3 ; c’est là que naîtront deux autres enfants, Daniel ,en 1935 et Lucienne ,en 1939.
Au début des années 1940, Georges Bardoux, qui veut devenir acteur, s’inscrit aux «cours de cinéma» donnés par Alexandre Mihalesco4 dans les locaux des Studios Wacker (69, rue de Douai, dans le 9e arrondissement de Paris). A cette époque, il copie de nombreuses scènes tirées de diverses pièces de théâtre, et, lors d’auditions, interprète notamment des scènes de La Petite Chocolatière (Paul Gavault, 1909), L’Amour veille (Robert de Flers et Gaston Armand de Caillavet, 1907) et d’une adaptation du roman L’Araigne (Henri Troyat, 1938). On ignore cependant s’il a eu l’occasion de jouer au théâtre ou au cinéma.
En 1944, Georges Bardoux s’engage dans la Résistance et devient soldat dans le 5e bataillon des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) ; peut-être cet engagement est-il lié, comme cela a souvent été le cas, à un refus de partir en Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire (en 1944, Georges Bardoux atteint en effet ses vingt ans, l’âge du départ pour le Service de Travail Obligatoire - STO). En juin ou juillet 1944, le groupe dont il fait partie s’installe pour quelque temps dans le Morbihan, près de Quistinic (notamment au lieu-dit de Kerbourden), où a été aménagée une infirmerie pour les maquisards dans la chapelle du Cloître, près du château de la Villeneuve-Jacquelot.
C’est là que, le 24 juillet 1944, vers 16 heures, ils sont surpris et encerclés par des soldats allemands. Les deux soignants de l’hôpital, un étudiant en médecine et une infirmière sont fusillés. Georges parvient à s’enfuir, ainsi que quelques-uns de ses camarades, mais il est abattu par les Allemands dans un champ à proximité d’un hameau dénommé Le Roch5. Blessé à la tête et à la poitrine, il meurt sur le coup ; le même jour, treize autres résistants sont tués dans la rafle et le hameau de Kerbourden est incendié. Le corps de Georges est inhumé par la Croix-Rouge dans le cimetière de Quistinic.
L’annonce de sa mort ne parvient cependant pas aussitôt à sa famille. En effet, il est «porté disparu», ainsi que de nombreux autres résistants. Au bout de trois mois, considérant que Georges Bardoux est probablement mort, l’Etat-Major des FFI écrit à son père, Louis Bardoux, pour le lui apprendre.
En novembre 1944, Louis Bardoux décide de partir pour la Bretagne, afin d’apprendre ce qui est arrivé à son fils et de découvrir où il est enterré. Après plusieurs jours de recherches, il parvient jusqu’au cimetière de Quistinic. Une fois rentré à Bois-Colombes, il réussit à apprendre les circonstances de la mort de Georges en écrivant à ses anciens camarades.
Ce n’est qu’un an après son décès, en juillet 1945, que Georges Bardoux est officiellement reconnu mort par les autorités6. Un monument est dressé dans le hameau de Kerdinam, près de Quistinic, à la mémoire des 26 résistants tombés à Quistinic en 1944. Louis et Henriette Bardoux entreprennent, à cette époque, des démarches pour rapatrier le corps de leur fils à Bois-Colombes (entre-temps, ils se rendent à plusieurs reprises sur sa tombe à Quistinic, en bénéficiant de la gratuité des transports accordée par l’État pour les familles souhaitant visiter la tombe d’un Mort pour la France).
En 1948, grâce à l’intervention du député de la Seine Edmond Barrachin, le corps de Georges Bardoux est exhumé et ramené à Bois-Colombes, où il est enterré dans le cimetière municipal7.