Le contexte
Entre 1914 et 1918, il existe plusieurs types d’hôpitaux accueillant les blessés du front. Dans la zone des armées (jusqu’à 100 km en arrière des tranchées), les blessés les plus graves sont traités dans des hôpitaux d’évacuation dépendant de l’autorité militaire. Les autres sont transportés vers la zone de l’intérieur, où l’on trouve des hôpitaux déjà existants avant la guerre et des hôpitaux temporaires. Les établissements temporaires se composent d’hôpitaux complémentaires créés par l’autorité militaire, d’hôpitaux bénévoles d’initiative non gouvernementale et d’hôpitaux auxiliaires.
Les hôpitaux auxiliaires sont dirigés par les trois associations d’utilité publique qui formeront, en 1940, la Croix-Rouge française. Il s’agit de la Société de secours aux blessés militaires, de l’Union des Femmes de France, et de l’Association des Dames françaises. Cette dernière, créée en 1879, possède des délégations dans tout le pays, dont une existant dès 1893 dans la future ville de Bois-Colombes.
C’est cette délégation qui dirige les deux hôpitaux auxiliaires de Bois-Colombes. L’hôpital auxiliaire n°236, installé dans la clinique située 25, rue de la Côte-Saint-Thibault (actuelle rue Jean-Jaurès), d’une capacité de 30 lits, accueille les blessés nécessitant une opération ou des soins spécifiques. L’école Paul-Bert accueille, quant à elle, l’hôpital auxiliaire n°202 (annexe du précédent), d’une capacité de 94 lits, où sont transférés les convalescents. Souvent saturés, ces deux hôpitaux recevront, de 1914 à 1919, près de 1 000 blessés ; 25 décèderont sur place à la suite de blessures, d’infections ou de maladies contractées sur le front.
L’hôpital n°202 occupe, à partir du 8 août 1914, la totalité de l’école Paul-Bert à l’exception de l’école maternelle. C’est donc dans cette dernière que sont accueillis, dès la rentrée scolaire d’octobre 1914, les élèves qui côtoieront de près les patients jusqu’en 1919, année de fermeture des deux hôpitaux auxiliaires.