Mémorial numérique de Bois-Colombes

Le parcours de Raoul Allemandou

Enveloppe de correspondance militaire destinée à Raoul Allemandou, à l’adresse du 89e régiment d’infanterie, [27/10/1914]
(AMBC, 56 NUM 9 – don de Christiane Rolando et Christian Gallot).

Carte postale représentant le cimetière du Pétand (sic), vers 1915 (AMBC, 242 Z 12 – don de Christiane Rolando).

Raoul René Allemandou naît le 19 septembre 1883 dans le village de Saint-Clément (Yonne). Son père, Bernard Gratien Allemandou, est employé de commerce, et vit à Paris. C’est au domicile des parents de sa mère, Françoise Joséphine Rodot, que Raoul Allemandou voit le jour, tout comme avant lui ses frère et soeurs, Alfred (né en 1876), Gratienne Henriette Jeanne (née en 1878) et Amélie Madeleine Marie-Thérèse Allemandou (née en 1881).

Raoul Allemandou devient instituteur, et travaille d’abord à Paris puis à Levallois-Perret (il est à noter que son frère aîné Alfred dirige lui-même une école à Paris). Le 1eraoût 1911, Raoul Allemandou épouse à Paris (dans le 8e arrondissement) Hélène Marthe Lépine, une couturière née le 14 novembre 1887. Le couple, installé au 109 rue Pierre-Joigneaux à Bois-Colombes (la demeure appartient à la famille d’Hélène), a bientôt une fille, Marthe Clémence, née le 24 juillet 1912. Né en 1883, Raoul Allemandou fait partie de la classe militaire 1903. En 1914, il est donc en âge de se battre. Il est tout d’abord intégré au 89e régiment d’infanterie, où il a le grade de sergent. Ce régiment rejoint tout d’abord le secteur de Sens, ville de l’Yonne où est installé l’État-Major pendant la bataille de la Marne. Le 26 décembre 1914, il est blessé lors d’une bataille et est évacué dans un hôpital à Neufchâteau puis à Nice ; il reçoit alors la Croix de guerre pour son courage au combat.

Au début du mois d’avril 1915, Raoul Allemandou quitte Nice pour intégrer le 168e régiment d’infanterie. Son régiment se dirige vers Pont- à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) pour prendre part aux combats du Bois-le-Prêtre1. Ce site, de par sa position stratégique entre Verdun et Nancy, est le théâtre depuis septembre 1914 de combats acharnés entre les troupes françaises et allemandes. Sur ce terrain très restreint, de nombreux affrontements causeront pour les deux armées plus de 15 000 morts jusqu’en juillet 1915.

Le 1er mai 1915, Raoul Allemandou, au cours d’un combat, est blessé d’un éclat d’obus dans le ventre. Transporté à un poste de secours, il y meurt presque aussitôt. Son corps est alors enterré au cimetière du Pétant, une nécropole créée pendant les combats du Bois-le-Prêtre, avant d’être transféré au cimetière du Père-Lachaise. Il reçoit à titre posthume la Médaille militaire en 1921.

Hélène et Marthe Allemandou continuent de vivre à Bois-Colombes, au 109, rue Pierre-Joigneaux. En 1942, Marthe épousera Jean Charles Henri Tessier, un directeur commercial2 avec lequel elle aura trois enfants.

1 Cette bataille, qui se déroule du 5 au 12 septembre 1914, permet aux armées française et anglaise de repousser l’armée allemande vers l’Aisne. Le 89e régiment d’infanterie participe notamment à la bataille de Vauquois en février 1915.
2 Son père, Louis Tessier, avait été conseiller municipal de Bois-Colombes de 1922 à 1925, puis adjoint du Maire Félix Braquet de 1929 jusqu’à sa mort en 1932 (il est inhumé dans le carré des maires).